PROJET UV-INDIEN
PROGRAMME INTERREG V
Europe/Etat/Région
Responsable du projet : Thierry Portafaix - thierry.portafaix[at]univ-reunion. fr
Le programme UV-Indien bénéficie du financement des fonds Européen PO INTERREG V, de la Région Réunion et de l’Etat Français.
Contexte :
Le rayonnement ultraviolet (RUV) est l’une des composantes majeures du rayonnement solaire transmis à la Terre au travers de l’atmosphère. Cette source d'énergie à courte longueur d'onde peut entraîner de graves problèmes pour la biosphère en général, et pour la santé humaine en particulier. Un accroissement du rayonnement UV-B augmente les risques de cancer de la peau, l’occurrence des cataractes et affaiblit le système immunitaire.
L’OMS et l’OMM ont définit un indice, dit indice UV, permettant de mesurer la quantité des rayonnements UV atteignant la surface et potentiellement dangereux. Il tient compte du spectre d’action érythémateux, représentant la sensibilité de la peau en fonction de la longueur d’onde de la lumière reçue. Selon cette définition, il peut varier varie de 0 à 11, mais peut atteindre des valeurs beaucoup plus élevées sous certaines conditions. Les niveaux de RUV dépendent de divers paramètres atmosphériques, dont en particulier la quantité d’ozone (filtre naturel des RUV) ou les niveaux de couverture nuageuse.
Les rares mesures disponibles à la Réunion et dans l’Océan Indien, montrent que cette région tropicale possède des niveaux de RUV extrêmement élevés. A titre d’exemple, les indices UV peuvent dépasser 16 en saison à la Réunion sur la cote et atteindre plus de 20 à Tananarive. Ce constat, combiné à l’évolution des modes de vie et des comportements (activités balnéaires, tourisme, randonnées, sports nature ...) entraine un problème de santé publique majeur. Les dermatologues à La Réunion observent une augmentation rapide des lésions de la peau dues au Soleil. Le nombre des cancer triple tous les 10 ans et avec une progression s’accélérant (source ORS, 2014) et concernent tous les types de peau.
Ce risque pourrait s’accentuer en dépit de la remontée des niveaux d’ozone à l’échelle globale. En effet, les modèles climatiques prévoient une diminution de l’ozone stratosphérique au cours du 21eme siècle, dans les tropiques de l‘hémisphère sud, pilotée par l’accélération de la circulation de Brewer-Dobson à ces latitudes.
Questions de recherche :
Le projet UV indien propose de répondre aux questions scientifiques suivantes :
Quelle est la variabilité annuelle et inter-annuelle des RUV à l’échelle du bassin Océan Indien Occidental ?
Comment les RUV sont-ils impactés par les épisodes réguliers de passage de filaments de masse d’air riches ou pauvres en ozone?
Les modèles de chimie-transport couplés à des modèles de transfert radiatif sont ils fiables pour prévoir l’évolution des RUV?
Comment les RUV vont-ils évoluer d’ici la fin du siècle dans l’Océan Indien, dans le contexte du changement climatique et la diminution prévue d’ozone de 4 à 5%.
Actions et méthodes scientifiques :
Ce projet sera organisé en 2 temps.
La première phase consistera dans le déploiement et/ou la consolidation du réseau de surveillance des RUV dans l’Océan Indien. Chaque station sera composée à minima d’un radiomètre UV large bande et d’une caméra imageur de ciel pour la mesure l’indice de nébulosité. Certaines stations seront également équipées de spectromètre pour la mesure des colonnes totale d’ozone
La deuxième phase permettra de valider les jeux de données, d’étudier les variations annuelles et inter-annuelles des RUV, de comparer les données aux sorties modèles et enfin de réaliser des prévisions d’évolutions climatiques.
Il se décline en 3 actions :
Action 1 : Extension du réseau instrumental de surveillance à 3 nouvelles stations et renforcement des stations existantes,
Action 2 : Création de la base de données et du site web, travaux de validation des données, études de variabilité, prévisions et publications associées,
Action 3 : Valorisation du réseau, communication et formation des partenaires.
Partenaires :
Madagascar :
IOGA : Institut de Geophysique d’Antananarivo – Université d’Antananarivo
IST-D : Institut supérieur de Technologie de Diégo-Suarez
Union des Comores :
Université des Comores
ANACM : L'Agence Nationale de l'Aviation Civile et de la Météorologie
Seychelles :
SNMS : Seychelles National Meteorological Services
Rodrigues :
Reserve François Leguat
Réunion :
LACy/UR : Laboratoire de l’Atmosphère et de Cyclone, porteur du projet
SRD : Société Réunionnaise de Dermatologie
Carte des stations UV-Indien, en bleu les stations déja opérationnelles (05/2018), en rouge les stations qui seront équipées fin 2018
Livrables
7 stations complètes de mesures réparties de façon homogène dans l’océan indien, fournissant des données UV et nébulosité, minutes, calibrées et validées
Accord de partenariats scientifiques
Base de données commune partagée, pilotée à l’université de la Réunion et proposant des services supplémentaires (climatologies par site, prévision court terme)
Variabilité des RUV sur chaque site, influences des paramètres locaux, régionaux et globaux
Validation des sorties des modèles, prévision de l’évolution des RUV
A minima 2 publications et 3 communications
Eléments de sensibilisation et de vulgarisation : Film, maquette, poster
Budget total du projet : 410 075 €
Calendrier
Sur 3 ans, avec un démarrage juillet 2018.
Phase 1 de 1 an environ avec installation des équipements sur les sites.
Phase 2 de 2 ans pour la validation et exploitation des données en recherche.